Elle est là, les yeux sur sa tasse, sa cuillère tournant nerveusement son café sans sucre, le cinquième. Elle attend… Elle l’attend… l’indélicat, l’insolent, le nonchalant…l’agaçant! Plus d’une heure qu’elle s’impatiente perfusée à la caféine… Ses jambes tremblotantes ne peuvent cacher les signes d’une nervosité grandissante.
Levant la tête sur l’horloge, la belle Alice admet la merveille de lapin qui s’impose. Elle avale d’un trait son dernier café, laisse un billet sur la table, enfile son grand imper noir… Elle replace son foulard et dépose sur son regard qui déchante des lunettes noires. Elle s’en va.
La chaleur promise du café se déplace dans la fraîcheur de ses pas sous cette pluie d’automne. Son cœur est déjà dans l’hiver…
Ce soir, ses yeux ne trouveront le sommeil et son esprit las imaginera un lapin sans pyjama… De quoi sécher ses larmes un court instant, tout juste le temps de lever le lièvre du pourquoi de sa solitude ?…